Autorité Tontontienne

ft. Tonton Xanxan

Sa maman, elle crie fort. Bien plus que son papa. Même si son papa cri fort aussi contre ses tontons des fois. Surtout Lambo. Mais Lambo, ce n'est pas son tonton. Son papa disait que c'était plus comme un grand frère. Runa avait fait la grimace à ce qualificatif. Elle n'était clairement pas de cet avis. Mais sa maman criait vraiment fort. C'est ce que la petite pensa quand elle l'entendit appeler Xanxus. Elle ne savait pas trop ce qu'elles faisaient là d'ailleurs. Et elle ne pouvait pas demander. Sa maman lui avait dit de se taire. Méchante ! Puis elle était partie comme ça. Laissant Runa avec le monsieur qui faisait peur à tout le monde. Néanmoins, Runa avait été élevée à bonne école. Elle copiait les attitudes de sa maman. Et cette dernière était grande amie avec le chef de la Varia. La petite le serait donc aussi ! Foi de Runa Dalva Sawada.

Devant la main tendue, elle n'hésita qu'une seconde avant de s'approcher et de la saisir. Comme avec ses tontons. Parce que quand on tend la main et qu'on est copain avec sa maman, ça veut dire qu'on est gentil. C'est un avis des plus contestés par son papa. Mais la petite a confiance. Face à la question, la demoiselle haussa les épaules. Sa maman ne lui avait toujours pas dit si elle pouvait parler...

Puis tout ce qui avait été dit fut oublié. Notamment l'avertissement sur le fait qu'elle devait faire attention à ne pas se faire manger. Parce que devant ses petits yeux d'enfants se trouvait la plus belle chose au monde. Après tata Chrome, Zolie Baba, tonton Yama, Jiro et le canari de tonton Bari. Oui, ça faisait pas mal de choses. Et encore, elle n'avait pas parlé des licornes, de son papa, des robes de sa maman, de la couleur des cheveux de son tonton Dera etc. etc. Ce qui la fascinait tant se trouvait être une peluche. Géante. Mais mieux encore, la peluche géante était vivante ! Elle venait de lui dire bonjour. Non, Runa ne parlait pas le lion, mais elle pourrait jurer que c'est ce que ce dernier lui disait. Alors comme toute petite fille devant une si belle peluche, elle plongea dans la fourrure de la bête pour lui faire un énorme câlin. Qui signifierait son bonjour à elle, ne pouvant s'empêcher de balbutier avec excitation. Oubliant par la même occasion l'ordre de sa mère. « Toi t'es trop belle ! » Une peluche, c'est du féminin, l'animal est donc une fille. Logique made in Sawada.

Pas une seconde, elle ne réfléchit au fait que la peluche la comprendrait peut-être et qu'elle pourrait se vexer. Après tout, qui a déjà vu une femelle avec une crinière ? Personne. Mais comme c'était une peluche, ça irait. De toute façon, les peluches, elles aiment les câlins. Et Runa aussi. Donc la petite frottait affectueusement sa tête dans la fourrure à portée de visage. Elle se trouvait au paradis ! « Tu t'appelles comment ? » Dialoguer avec ses jouets n'avait rien de nouveau. Même si celui-là n'était pas encore à elle. « T'as un n'amoureux ? » La vie privée ? C'est quoi ça ? Bien sûr que non la miss ne connaît pas.

Elle fut traîtreusement ramenée à la réalité par Xanxus, qu'elle avait oublié, tout comme l'endroit où elle se trouvait, même si c'était le paradis, qui lui énonçait un fait terrible. Couper la tête de ses poupées. La phrase tourna plusieurs fois en boucle dans sa tête. Puis l'horreur se retranscrivit sur son visage. Qu'avait-elle fait pour qu'on veuille couper la tête de ses poupées ? Des larmes commencèrent à se former dans ses petits yeux verts. Elle chercha inconsciemment du réconfort auprès de sa nouvelle amie. La serrant un peu plus dans ses bras. La question suivante la prit un peu au dépourvu. « Mais j'ai rien fait moi ! » Elle en oublia momentanément la menace. Pour pouvoir se défendre de cette injustice qu'elle subissait. « C'est pas ma faute. » Ce qui est vrai. Si sa maman ne voulait pas qu'elle mange la mousse au chocolat, il ne fallait pas qu'elle la laisse sur la table de la cuisine. « Maman elle laisse tout traîner. Et elle m'engueule quand moi je fais pareil. Alors j'ai mangé la mousse au chocolat. Pour pas ça traîne. Parce qu'elle était pas rangée. Sinon je l'aurais pas vu. Pis Bobo il m'a aidé. Mais lui elle l'a pas engueulé. Et papa il était content que je lui en amène une part. Il était d'accord. » Ce qui n'était pas tout à fait vrai. Son papa ne savait pas qu'elle avait été dans l'illégalité la plus totale en lui amenant cette coupelle de mousse au chocolat. [...]