UNTITLED
ft. Tsunayoshi
Habituellement, c’était l’autre relou, avec qui il avait pris l’habitude de boire récemment quand ils se croisaient, qui s’occupait de la tâche délicate qu’était la garde de Sawada. Ses propres déplacements, quant à eux, étaient souvent fait en solitaire quand Kusakabe n’était pas là pour l’accompagner. En règle générale, il préférait donc voyager seul et travailler durant ses trajets en avion si la possibilité lui était donnée.
Cette fois-ci en revanche, en vue des circonstances, Kyôya s’était trouvé dans l’impossibilité de faire comme bon lui semblait.
Après une quinzaine d’heures passées dans un espace clos à
essayer de dormir, entre-coupées d’une escale, de quoi se dégourdir les jambes et prendre un sandwich ou un café, le gardien du nuage était pour le moins fatigué. Il ne s’était pas senti suffisamment confortable pour lire des rapports relatant des faits violents sous le regard bienveillant du jeune
padrino, et ne trouvait aucun divertissement dans le petit écran incrusté dans le siège devant lui. N’ayant rien prévu de plus dans sa mallette, il s’était tourné donc vers son dernier choix : dormir.
Comme l’on pouvait s’y attendre cependant, malgré le confort du siège de la classe affaires, rien ne valait la fermeté et le moelleux du matelas de son propre lit. Et il regretta son vain entêtement aussitôt qu’il ferma les yeux. Kyôya était connu pour avoir le sommeil léger, après tout. Et l’avion n’était pas le mode de transport le plus silencieux au monde. Comme chacun peut s’en douter, il n’avait pas beaucoup apprécié le fait d’osciller entre l’éveil et le sommeil. Tout ça l’avait rendu plus fatigué qu’autre chose, au final.
Dans tous les cas, cette affaire de fatigue fut rapidement réglée après leur arrivée au manoir il y a maintenant deux mois.
Oui, cela faisait deux mois qu’il était en Italie. Deux mois qu’il reprenait sa routine avec les affaires de la
famiglia. Et deux mois qu’il reprenait ses activités les moins légales.
Une semaine avant, il entassait dans son panier à linge sale sa nouvelle chemise déjà tachetée de sang. Comme l’on pouvait s’y attendre, il n’était vraiment pas heureux du fil à retordre que lui a donné l’exécution de ce foutu
pentito. Et les reflets cuivrés de sa chaussure droite n’ont fait que l’agacer et le faire surenchérir dans sa violence. Après quelques coups de pied supplémentaires bien assénés dans le cadavre toutefois, le gardien avait fini par se calmer.
Aujourd’hui, il venait rendre son rapport sur la mission qui lui avait été confiée par le
Nono, dans un bloc avec divers autres rapports à destination du jeune parrain.
«
J'ai des rapports à te confier » lui dit-il aussitôt qu'il franchit la porte.
© Hibari Kyôya