Le temps d'une trempette [PV : Perle o/ ]

Ce jour-là, le petit bonhomme là avait le cœur lourd. Il traînait les pieds, s’évertuait à chercher sans trouver. Non, il ne cherchait pas son cœur. Celui-ci, ça faisait bien longtemps qu’il était pommé dans les vapeurs de sa stupidité. Ce qu’il cherchait était bien plus important que cela. Certains penseraient immédiatement à son cerveau. Et on ne pourrait les comprendre. Quitte à ne pas avoir de cœur, la décence veut que l’on ait au moins un cerveau, aussi petit soit-il. Cela marcherait avec quiconque, mais pas avec Levi. Proche de l’invertébré, le jeune homme évoluait sans matière grise. En quelques sortes, ce spécimen était plutôt extraordinaire. Mais cela est encore matière à débattre. Toujours est-il que l’Italien arpentait dans les rues siciliennes à la recherche du bonheur. Le bonheur se résumant ici à un cornet de glace.

Au coin d’une rue, enfin il le trouva. Choisissant deux boules à la fraise, le jeune homme sortit son petit porte-monnaie en forme de vache et paya les deux euros demandés. Il trouvait que c’était cher, mais le bonheur n’avait pas de prix pour lui. Surtout pas quand il s’agissait d’une glace à la fraise. Il avait remercié le vendeur, lui avait fait peur en lui demandant : « Il est beau mon porte-monnaie, hein ? » et l’avait salué tout aussi maladroitement : « A la prochaine, l’ami ! ». Une journée banale, pour Levi.

Le cœur réchauffé par ces petites boules de bonheur, Levi marchait désormais d’un pas tranquille dans les rues. Le fond de l’air était brûlant et il caressa l’idée d’aller se baigner. N’ayant pas de maillot de bain, il entra donc dans une petite boutique. Après quelques minutes d’hésitation, son dévolu sur un joli maillot de bain rose. Parce que le rose, c’était sa couleur préférée. Elle lui rappelait les fraises et surtout, sa princesse Xanxus. C’est donc sans hésitation qu’il l’acheta, puis l’exhiba fièrement avec sur une plage de la ville de Trapani. Comme il se sentait beau, le petit ! Malheureusement, il n’y avait bien que lui qui partageait cet avis. Déjà, de nombreux regards se dirigeaient vers lui lorsqu’il entreprit de se tremper le derrière dans l’eau glacée de la méditerranée. Ah, heureux les imbéciles...

Perle prenait un bon bain de soleil sur une plage en Italie. Depuis qu'elle travaillait chez les Vongola c'était le pied totale. En effet, quand elle n'avait pas de mission, elle pouvait faire ce qu'elle voulait quand elle voulait. D'habitude, elle était dans son bar mais il faisait tellement bon aujourd'hui qu'elle l'avait fermé, avait enfilé une tenue de plage – un jolie bikini bien sexy, un paréo, un chapeau de paille et des lunettes de soleil - et était partie sans plus attendre à la mer où elle s'était allongée sur une chaise longue après s'être badigeonnée de crème solaire.

C'est alors qu'une ombre immense lui cacha le soleil. La jeune informatrice ouvrit un oeil et se rendit compte que le coupable était une sorte de géant qui faisait trempette dans la mer un peu plus loin et qui manquait affreusement de goût. Effectivement, il portait un petit slip de bain, rose, avec des fraises.

Perle grimaça de dégout avant de racler sa gorge afin d'attiré l'attention de ... cette chose et dit :

« Dis mon chou, tu me caches le soleil avec ta dégaine de troll des montagnes. Va donc faire mumuse plus loin, toi et tes fraises, afin de ne pas gâcher mon bronzage. »

Non mais sérieux. C'était qui ce type ? Il pourrait faire un peu attention aux autres personnes dans ce lieu public. Surtout aux enfants, ils risqueraient fortement d'être traumatisé par cette vision horrible.

Le cucu un peu trempé, le jeune homme s’amusait à faire des gros pâtés de sable sur la plage. Qu’il s’appliquait, le p’tit ! Y’en avait pas un plus beau que l’autre : tantôt branlant, tantôt décoré d’une atroce chevelure algueuse, ses pâtés de sable étaient une injure à tous les pâtés du monde. Comme sa gueule, d’ailleurs, mais je ne veux pas vous emmerder avec ces petits détails esthétiques. Et pourtant, c’pas comme s’il n’y avait pas de quoi écrire. Mais j’y reviendrais un de ces quatre, ne vous en faites pas. Pour l’heure, parlons de pâtés. Levi en avait fait cinq en cercle. Et pour faire comme un donjon, un vrai, il faisait des allers et retours vers la mer pour remplir son petit seau d’eau et irriguer le fossé autour de son ignoble petit tas de sable. Mais il était content et c’était l’essentiel. Ce qui n’était pas vraiment le cas pour une jeune femme, apparemment. Elle se raclait la gorge sur sa belle chaise longue, se tournait et se retournait sans cesse. Mais pas du genre steak qui veut griller des deux côtés. Non, plutôt du genre : « tu m’emmerdes, casse-toi ». Naïvement, le garçon associa ce comportement au gamin à côté qui criait à son frère de jouer avec lui. Voulant jouer les héros, le jeune homme saisit vaillamment son joli maillot de bain à fraises et s’approcha des garçons... Avant de se rappeler qu’il avait peur des enfants. Aaah, sacré con. Il s’en éloigna alors et s’approcha alors de l’eau, afin de se mouiller une nouvelle fois les fesses. Comme ça, histoire d’avoir moins chaud.

C’est alors qu’une chose exceptionnelle se produit. Une fille lui parlait. Sans hurler de peur. Sans même s’enfuir. Ému, le garçon écouta à peine ce qu’elle dit. Il resta scotcher sur le « Mon chou » qui embauma son petit cœur d’une chaleur agréable. Il était même au point de chialer lorsqu’elle le compara à son soleil, à sa muse et qu’elle avoua aimer les fraises. D’un coup, d’un seul, le jeune homme sut qu’ils étaient faits l’un pour l’autre. C’était obligé. Elle seule avait compris que sa chevelure sale –mais lustrée- rappelait le soleil par sa forme et sa texture huileuse. Elle seule avait réussi à viser dans deux de ses passions : la poésie et les fraises. Pas de doute, ils allaient se fiancer, puis se marier et avoir une trolée d’enfants aux charmantes petites têtes blondes. Pas de doute : il avait devant lui la femme de sa vie. Son petit cœur réchauffé, le garçon lui fit un de ses plus beaux sourires, mêlant dents pas lavées et regard hagard, puis répondit :

« Toi... Aimer plage? Comme moi. »

Heureux d’avoir réussi à prononcer une phrase à peu près compréhensible, la Chose posa ses mains sur ses hanches, redressant son torse et exposant par cela sa toison noire de jais. Il en était fier, de ses poils. Ça prouvait qu’il était un homme, un vrai. Ou presque.

Bizarrement, cet homme bizarre était doué de parole… enfin, si on pouvait appeler ça parler. D’ailleurs… pourquoi est-ce qu’il lui parlait. Elle venait de lui demander « gentiment » de s’éloigner un peu et pourtant… tout ce qu’il trouvait à faire c’est de lui demander si il aimait bien la plage… enfin, de ce qu’elle avait compris.

Elle haussa un sourcil, étonnée. Puis, plissa des yeux quand elle reconnu, enfin, qui elle avait devant lui.

Elle avait déjà entendu parler du Gardien de la Foudre de la Varia. Comme quoi c’était un mec violent, qui ne faisait aucun cadeau, peut importe l’âge de son ennemi. Il s’était même attaqué, lors du Tournoi des Anneaux contre la Dixième Génération Vongola au plus jeune de la bande, Lambo, qui n’avait encore que 5 ans à l’époque. Il n’avait eu aucun pitié pour le gosse et l’avait laminer si bien qu’il s’était retrouvé à l’hosto.

Elle avait aussi entendu parler de son « amour » pour son Boss. Plus dévoué que lui, il n’y avait pas… (excepté peut-être le 10ème Gardien de la Tempête Vongola) sauf que Xanxus… ben, il en avait rien à faire delui.

Elle aurait pu être touchée par cet amour à sens unique et avoir de la peine pour Levi-A-Than mais quand elle vit « la chose », elle comprit le dégou de Xanxus envers lui.

Quand elle avait vu sa photo, elle avait pensé que ça devait être une sorte de brute sans fois ni loi mais elle était vraiment loin de la réalité ! Qui aurait cru qu’en plus d’être une brute à la carrure de gorille (et encore, c’était une insulte pour les gorilles), c’était aussi une sorte de bouffon pathétique qui ne savait même pas aligner une phrase correctement.

Enfin… elle semblait tout de même lui faire un peu de l’effet. C’était sans doute le bon moment pour apprendre de nouvelles informations sur la Varia. (Bien qu’elle se disait que Xanxus et les autres assassins ne devaient pas spécialement lui confier beaucoup de choses mais bon, c’était toujours mieux que rien, n’est-ce pas ?)

Du coup, elle accrocha un magnifique sourire à son magnifique visage et répondit :

« Oui, effectivement. J’aime bien la plage ! Tu ne serais pas le grand Levi-A-Than de la Varia par hasard ? »

Comme elle est belle. Levi ne se lasse pas de la regarder, même que ça fait des petits guillis en bas. Il passe ses mains devant son entrejambe, comme un enfant qui aurait envie de faire pipi, et se trémousse devant la Belle, ne sachant trop quoi dire. C'est qu'il est ému, le garçon. Il aurait envie de déclamer son amour, lui faire un poème sur ses beaux yeux, mais il sait pas trop par où commencer. Dans son petit cerveau, ça travaille trop, faut croire. Ou pas assez. Je vous laisse le privilège de choisir. Ses mots s'emmêlent, il en oublie presque son prénom. Heureusement, la jeune femme lui rappelle. Décidément, elle lit dans ses pensées. C'est vraiment la femme de sa vie, c'est sûr.

« Oui, effectivement. J’aime bien la plage ! Tu ne serais pas le grand Levi-A-Than de la Varia par hasard ? »

Il sourit le petit. Elle l'a reconnu. Ça veut dire qu'elle a cherché des trucs sur lui. Donc qu'elle s'intéresse à lui. Et donc qu'ils vont se marier. Et il les aura, finalement, ses enfants à tête blonde. Comme il est heureux. Il se balance d'une jambe à l'autre, les joues toutes rouges, pensant déjà leur progéniture. Il prévoit pour eux un grand destin : ils auront la beauté de leur mère, la classe de leur père. Ce seront des vrais petits anges. Bref, inutile de dire qu'il déconne complètement. Il laisse glisser son regard sur la petite jeune femme, prêt à la prendre dans ses bras, ou même à se mettre à genoux pour lui déclarer son amour. Mais il se rend compte qu'il est sur une plage. Et qu'il est dans son beau maillot de bain rose. Sauf que Levi est un vrai (ou plutôt, il essaie d'être un vrai) gentleman : les demandes en mariage ne se font qu'en costume, selon lui. Il retient donc ses pulsions, lui tend simplement un sourire qu'il pense radieux. Mais entre nous, on sait très bien que le résultat est odieux. Dans tous les cas, il essaie de se montrer sympathique et répond à la question de la jeune femme :

" Oui ma Dame, c'est moi. Il lui tend une petite main, rendue tremblante par l'émotion, " Mais appelez-moi Levi. "

Il tend ensuite sa petite main sablée pour la saluer. Pis il se dit qu'avec une femme, il faut pas tendre la main, que ça se fait pas. Alors il retire sa mimine et se penche vers elle pour lui faire comprendre qu'il veut lui faire la bise. Ses jambes tremblent, il est tellement ému. Faut l'comprendre aussi, c'est la première fois qu'il approche autant une femme et qu'elle essaie pas de l'émasculer. Alors pour Levi, forcément, c'est presque comme une déclaration d'amour. Pauvre garçon. Si seulement il était moins con.

Perle haussa les sourcils derrière les verres teintés de ses lunettes de soleil.

Elle en avait vu des zigotos en manque d’amour dans son genre durant sa « carrière » de trottoir mais là, c’était vraiment un cas à part. Elle pensait qu’elle venait enfin de trouver le chaînon manquant entre l’homme et le singe.

Ses yeux calculateurs remarquèrent sans mal que le Gardien de la Foudre de la Varia était sexuellement attiré par elle (mais qu’elle homme ne le serait pas ?) et avec grâce, elle se releva de sa chaise longue et décroisa doucement les jambes.

Elle n’avait pas vraiment beaucoup d’informations sur la Varia. Excepté celles qu’elle s’était procurée via les Vongola. Mais maintenant, elle avait trouvé un pigeon qui pourrait lui donner les dernières infos croustillantes sur ses assassins et elle comptait bien le travailler au corps pour obtenir tout ce dont elle avait besoin.

L’homme se baissa après s’être présenté pour lui faire la bise. C’était le moment d’agir. Perle prit une bonne inspiration et sauta littéralement sur l’assassin. Qu’est-ce qu’elle ne ferait pas pour avoir des informations ? Elle se promit de se laver cinq fois à l’eau de javel, une fois rentrée chez elle ce soir.

Sans attendre, elle enroula ses bras autour de son cou et l’embrassa allègrement, les yeux fermés histoire de ne pas voir ce qu’elle faisait. Comme quand on se pince le nez et qu’on ferme les yeux avant d’avaler un plat qu’on aime pas du tout. Ca passait mieux, parait-il.

Elle profita de se rapprochement pour effleurer doucement l’entre-jambe de Levi avec sa cuisse, puis s’éloigna précipitamment, faisant une mine coupable de la petite fille qui aurait fait une bêtise. La main devant sa bouche, elle dit :

« Oups ♥ J’étais tellement contente de vous rencontrer enfin, Monsieur Levi que je n’ai pas su me retenir ♥ »

Elle fit mine d’être gênée parce qu’il venait de se passer et joua avec ses mains en prenant des pauses trop mignonnes. Elle espérait qu’elle n’en faisait pas un peu trop… mais vu la bête, ça devait passé.

Ça y est. Il est des nôtres. Il a embrassé une fille comme les autres. Qu’on l’encourage, qu’on acclame la suicidaire qui lui a fait vivre ce moment de pur bonheur. Soutenons-la car, désormais, Levi est convaincu qu’elle est la femme avec qui il va vieillir. C’est beau, c’est touchant. Ça l’est d’autant plus que le petit ne s’attendait pas à cet heureux dénouement. Il espérait un petit bisou sur la joue, comme sa maman lui fait, un petit truc tout mignon. Mais manifestement, la jeune femme est déjà follement éprise de lui. Elle s’accroche à son cou, dans une étreinte passionnée, et embrasse ses petites lèvres humides. Et là, je mentirais si je disais que ça ne lui fait rien. Je mentirais si je disais qu’il est trop surpris pour réagir. Levi, il rêve de ce moment depuis qu’il est tout petit. Alors, puisque son grand moment est enfin arrivé, le petit bout resserre ses petites mimines toutes ensablées sur la taille de la demoiselle. Au début, il n’ose pas trop aller plus loin, il ne veut pas être trop impétueux. Sauf que l’envie est trop pressante pour y résister, alors il fait comme dans ses rêves. Ses petites moustaches frémissent et le petit sort sa langue.

Et je ne sais pas si la demoiselle l’a vu venir, si son instinct de survie a voulu la préserver de ce traumatisme, mais elle s’éloigne. Elle s’écarte de lui, le laissant quelques micro-secondes la bouche ouverte, la langue tirée. Le spectacle est affligeant et les baigneurs doivent être aussi dégoûtés – si ce n’est plus – que la narratrice. Dans tous les cas, le petit se reprend vite, range sa petite langue dans sa bouche et rigole comme un jeune premier. Il ricane en se disant que ce soir, il aurait plein de trucs à raconter à son pote Renzo. Peut-être même qu’il ira dans son lit, qu’il se collera et lui chuchotera à l’oreille ses plus profonds secrets, ses plus grands projets et surtout, son empressement face à son mariage avec la jolie blonde. Oui, ce sera bien. Peut-être même qu’il s’endormira à ses côtés, le Teddy dans les bras, satisfait et comblé, après que son copain Zozo ait accepté d’être son témoin.

Levi déconne complètement, le baiser lui grillant certainement les demi-neurones encore fonctionnelles qui lui restaient. Il est tellement hébété qu’il ne trouve à répondre à la jeune demoiselle qu’un balbutiement qui ressemble à :

« … jtm <3 »

C’est navrant, oui. Mais ce qui est le pire, c’est que le garçon marche à fond dans le jeu de la jeune femme. Il est trop con, il ne pige pas qu’elle se fout de sa gueule. Il capte tellement rien qu’il sors son téléphone de sa po-poche et l’allume. Il ouvre ensuite son Facebook et change directement son statut de Célibataire à En couple. Il pousse même le vice jusqu’à publier un statut rempli de cœurs. Oui, il est à fond. Oui, il déconne complètement. Pauvre Perle, elle ne sait pas dans quoi elle s’embarque.

« on pe prendre 1 foto ensembl pour mon best friend renzo ? ^^ il est coul, il va êtr mon témoins pr le mariag si tu ve ^^ »

Le petit sourit. Ses copains vont être tellement jaloux. Eux qui se moquent toujours de lui, ils vont devoir admettre qu'il a un charme fou qui ne laisse pas insensible les femmes. C'est Xusxus qui va être surpris. Et Zozo, aussi. Déjà hâte de lui raconter ça. Ses moustaches en frissonnent d'avance d'excitation.

Elle l’avait échappé belle. Encore un peu il lui aurait mit la langue dans la bouche. Rien que d’y penser, Perle eut un frisson glacé qui lui traversa tout le corps.

Le Gardien de la Foudre resta un moment pantois, ne disant plus rien. Avait-il bugué ? Perle en profita pour l’observer plus calmement et se demanda comment ce type avait pu terminer dans une groupe d’élite en terme d’assassinat. Mystère…

Il finit tout de même par revenir à lui et annonça qu’il l’aimait. Ca lui faisait une belle jambe tiens. Elle comprit cependant qu’il ne devait pas avoir eu beaucoup d’histoire d’amour dans sa vie (fallait pas être Einstein pour le deviner) et elle avait presque pitié de lui. Juste un peu.

Elle le laissa donc se faire plaisir à changer son statut Facebook. De toute façon, elle n’était pas sur Facebook. Elle préférait obtenir les infos d’elle-même qu’en allant visiter la page Facebook de quelqu’un. Après tout, les gens marquaient que ce qu’ils avaient envie de marquer et beaucoup mentait. Il n’y avait donc pas d’intérêt pour elle à ce qu’elle s’y inscrive.

Blasé, elle le regarda poster une publication pleine de coeur. Le pauvre. Le réveil serait brutal. Elle en avait presque la larme à l’oeil. Ou pas.
Il lui proposa de prendre une photo pour son « pote » Renzo qu’elle devinait être le Gardien du Nuage de la Varia. Elle ne savait pas si c’était vraiment son pote mais elle haussa les épaules et vint se placer de telle sorte qu’on l’a voit bien sur le photo sans pour autant être trop proche de Levi, évitant le contact le plus possible.

Elle fit un sourire. Un de ses faux sourires dont elle avait le secret et prit la pause. Avec ses lunettes de soleil et son chapeau, on l’a reconnaissait pas de toute façon. D’ailleurs le chapeau était tellement large qu’il cachait à moitié la tête de Levi. La photo serait donc moins atroce qu’elle aurait du l’être.

Une fois que ce fut fait, elle demanda :

« Et si on allait chez toi ? J’ai toujours rêvé de voir le manoir de la prestigieuse Varia. »

Elle trouvait ça surprenant que Levi-A-Than ne lui ait pas demandé tantôt comment elle connaissait la Varia. Après tout, on ne croisait pas tous les jours des gens familier avec la mafia et l’assassinat sur la plage. Mais il semblait que Levi était pas aussi intelligent pour se rendre compte que c’était quelque chose de totalement improbable. Tant mieux pour elle au final. Elle était vraiment tombé sur un pigeon. Et un gros.

Il était un tout petit Levi,
Qui n’avait ja-ja-jamais embrassé,
Qui n’avait ja-ja-jamais embrassé,
Boulet, boulet !

Il vit une fille sur son passage,
Il vit une fille sur son passage,
Face à la mer mé-méditerranée,
Face à la mer mé-méditerranée,
Boulet, boulet !

Ohé, Ohé, Crétino !
Crétino vas-y, vas-y franco !
ohé ohé, Crétino
Crétino , vas-y, vas-y franco !

Au bout de cinq à six paroles,
Au bout de cinq à six paroles,
La fille vint, vint, vint à craquer,
La fille vint, vint, vint à craquer,
Boulet, boulet !

Il tira z’à petite langue,
Il tira z’à petite langue,
Sans savoir qui qu’il allait l’étouffer,
Sans savoir qui qu’il allait l’étouffer,

Ohé, Ohé, Crétino !
Crétino vas-y, vas-y franco !
ohé ohé, Crétino
Crétino , vas-y, vas-y franco !

Le sort tomba sur cette petite jeune,
Le sort tomba sur cette petite jeune,
C’est elle, qui qui qui est embrassée
C’est elle, qui qui qui est embrassée,
Boulet, boulet !

Soudain elle s’écarta du bigre,
Soudain elle s’écarta du bigre,
Et le bisou fut, fut, fut, abrégé,
Et le bisou fut, fut, fut, abrégé,
Boulet, boulet !

Ce fut alors un grand miracle,
Ce fut alors un grand miracle,
Et la jeune fi-fi-fille fut sauvée,
Et la jeune fi-fi-fille fut sauvée,
Boulet, Boulet !

Ohé, Ohé, Crétino !
Crétino t’es vraiment un blaireau !
ohé ohé, Crétino
Crétino t’es vraiment un blaireau !

Le parfum de la jeune femme l'enivre et la seule neurone qui lui restait a décidé de se suicider contre les parois de son front, jugeant sa solitude intolérable. C'est pourquoi l'enfant-homme/bête ne sait quoi répondre lorsqu'elle daigne lui adresser une autre phrase. Il ne fait que bouger la tête, dans un mouvement plus qu'approximatif, et, l'air ahuri, articule avec son charisme légendaire :

" Vi, okidoki "

Avant de se rappeler que le château des Varia, c'est peut-être pas le truc le plus coolos pour une virée romantique. Ennuyé, il se gratte le front et pose son index devant ses lèvres. Pour certains, cela veut dire qu'ils réfléchissent. Ou du moins, qu'ils commencent une réflexion. En ce qui concerne Levi, cela ne veut rien dire. Cherche pas, y'a vraiment rien.

" On va plutô ché twa. Xusxus, il m pa les inconux "

Enfin un éclair de lucidité. On ne l'attendait plus.

Son air triomphant quitta très vite son visage quand Levi revint sur son « oui » pour dire que « Xusxus » (qu’elle supposait être Xanxus) ne serait pas content de la voir et qu’il préférait aller chez elle.

Chez elle ? Non mais il croyait vraiment qu’elle laisserait ce truc mettre un pied dans son bar ? Après il saurait où elle habitait et viendrait sans doute la stalker tous les jours. Rien que d’y penser, elle en avait la chaire de poule. Ce n’était absolument pas une bonne idée.

Elle prit un air penaud, une petite larme coulant sur sa joue rose. C’était pratique de savoir pleurer sur commande. Elle recula d’un pas, ramenant ses mains au niveau de son visage, d’un air de timidité et de gène et d’un air désemparée elle dit d’une voix bouleversée :

« Je suis désolée Monsieur Levi… mais je ne peux pas vous emmener chez moi… »

Elle couvrit son visage de ses mains, donnant l’impression qu’elle pleurait.

« Ma famille… je suis très pauvre vous savez et je vis encore avec mes parents et mes nombreux frères et soeurs… dans une toute petite maison avec peu de pièce… je suis obligée de partager ma chambre avec ma petite soeur de 10 ans qui est trèèèès malade. » dit-elle dans un sanglot avec ses lunettes de soleil Ray-Ban bien chère qui cachaient ses yeux totalement secs.

Si on avait un cerveau, son comportement et son histoire ne tenait absolument pas la route et elle savait qu’elle en faisait beaucoup trop… mais elle s’inquiétait pas vu le bougre.

La jeune femme pleure. Ça te rappelle plein de souvenirs, hein Levi ? Toi qui te fais priver de gâteaux, Renzo qui te dit que tu n’es pas son ami, Xusxus qui t’insulte, la perte de ton Teddy Bear. Toutes ces anciennes frustrations resserrent ton petit cœur et tes yeux d’abruti s’embrument. Elle te raconte sa vie, tu n’écoutes qu’à moitié. T’es trop triste, tu n’aimes pas voir les larmes d’une fille et encore moins te rappeler tes forfaits. Tu t’approches donc de la petite et, sans prévenir, tu lui fais un gros câlin. Dans un geste maladroit, tu vas même jusqu’à lui passer ta main dans ses cheveux. T’as vu ça dans les films. Les héros font toujours ça et la fille se calme toujours. Et même qu’après, elle embrasse le héros. Enfin, ça, c’est en théorie. Parce que dans la réalité, tes doigts s’emmêlent dans ses cheveux. Mais toi, tu ne t’en rends pas trop compte, tu tires pareil, et la serres encore plus fort vers toi pour qu’elle ne se barre pas : « Oki, c triste kom ystoire». On ne peut pas dire que tu es très doué pour réconforter, hein Levi ? Heureusement, t’es trop con pour t’en rendre compte. Au contraire, tu empires la situation de la gamine en croyant l’améliorer. Sans fléchir dans ta bêtise, tu lui caresses de plus belle les cheveux et lui chuchotes à l’oreille : « Sui-moi, jv te montré le chato. Tu vera c joli, c gran et ya pa de povr, lol ».

Et finalement, tu retires tes doigts collants, vestiges de la glace à la fraise que tu as mangé tout à l’heure, de ses cheveux et tu lui attrapes la main. Tu la gardes bien au chaud dans le creux de ta paume et l’invites galamment à te suivre jusqu’à ta moto : « Vi1 avé mwa ». Oui, bon. Fallait pas espérer quelque chose de génialissime.

Et vous traversez la plage, main dans la main. Et quand vous arrivez à la hauteur de ta Harley, tu lui rends sa main et tu sors tes clés de ton super maillot de bain. Puis, tu lui lances, plus que tu ne lui tends, un casque et tu enfiles ensuite le tien. Au moins, ça a l’avantage de cacher ta sale gueule. Pour ça, la jeune femme est très chanceuse. Et finalement, tu démarres la bête et attends que la Belle s’assied pour démarrer et prendre la direction de ton beau château.

Même s’il n’avait l’air d’avoir rien compris à son histoire, son plan avait fonctionner.
Perle supporta le gros balourd quand ce dernier la serra dans ses bras à lui craquer les côtes et qu’il se mit à lui tirer les cheveux. En fait, à ce moment elle se demanda si la Varia valait vraiment la peine de subir tout ça ?

La jeune belge grimaça et cessa de faire comme ci elle pleurait quand l’assassin de la Foudre lui annonça qu’ils allaient quand même au Manoir Varia pour finir.

Elle sera les dents et suivit la bête jusqu’à sa moto. Au moins, il avait bon goût en matière de véhicule. C’était déjà ça !

« Allez courage ma belle. Tu vas pouvoir avoir des infos sur Xanxus. » si dit-elle pour se donner du courage en se tapant les joues comme pour se réveiller.

Elle retira son chapeau et ses lunettes qu’elle mit dans son sac avant d’enfiler le casque de moto et grimpa sur l’Harley en se tenant au siège de la moto et non au conducteur. Elle était pas folle quand même !

Durant un trajet qui lui parut assez long mais dont elle retenu quand même le chemin pour le retour, ils arrivèrent au dit Manoir. Elle descendit du véhicule et retira le casque avant de regarder le bâtiment qui se dressait majestueusement devant elle. Ca avait de la gueule quand même. Comme le Manoir Vongola en fait même si c’était un autre genre là.

Elle se demanda combien de membre de la Varia était là aujourd’hui ? Peut-être que certains étaient en mission quelque part... ? Peut-être aurait-elle la chance de rencontrer Xanxus ? Elle avait envie de franchir la porte du Manoir sans attendre mais elle se retenu et attendit son hôte.

La Belle se met en place et la Bête démarre. Comme tout Italien, il lance son bolide à fond, prend les virages très serrés et les met plusieurs fois en danger. Heureusement, personne n’est buté, même si ce n’est pas passé loin avec ce petit virage en épingle dans les montagnes, juste avant le château. Sans attendre, il descend de sa moto et annonce : « c ché nou !! Bienvenu! ». Et rajoute, comme pour lui-même : « jc pa si Zozo ait là, fo ke tu le rencontre ^^ il é geanti. C mon best friend 4ever ». Et, sans hésiter, tu rattrapes sa main et tu l’amènes… vers les écuries du château.
Quoi ? Tu pensais vraiment qu’il logeait, avec les autres, dans le château ? Tu crois au Père Noël, vieux. Xanxus, dans sa grande charité, a accepté qu’il n’habite pas trop loin mais pas trop proche non plus. On peut le comprendre. C’est ainsi que Levi finit dans les anciennes écuries du château. C’est peut-être de là où vient son odeur naturelle. Qui sait. N’empêche que le petit y est bien. Le soir, il peut observer, grâce à la lucarne au-dessus de sa paillasse, la lumière de la chambre de Xanxus.

Sans hésiter, il ouvre la porte en vieux bois, qui grince sous l’effort, et ouvre les bras, en chantonnant : « Tadam ! ». Et il se retourne vers elle, la laissant admirer la vétusté des lieux. « Cey ché moi ! ». Tout heureux d’emmener, pour la première fois de sa vie, une fille chez lui, il lui fait signe de venir jusqu’au bout de l’écurie. Et quand ils arrivent devant la porte d’un box, il lui dit : « Cey ma chambr ! Et juste o-dessu de mon lit, c la foto de Zozo. C lui mon besto ^^ ». Et il sourit de toutes ses dents. Vu sous cette angle, dans cette écurie à peine récurée, puante et baignée dans la noirceur, il fait vraiment flipper. « Bon. On baiz ? ^^ ». Levi, ce charmeur.

Perle s’attendait donc à entrer dans le majestueux manoir mais c’était sans compter sur Levi qui lui prit la main est l’emmena… dans les écuries un peu plus loin.

Non. C’était quand même pas sérieux ? Ce mec vivait dans les écuries de la Varia ?! On se foutait de sa gueule là ? Elle était où la caméra caché ? Cela dit.. ceci expliquait beaucoup de choses sur l’odeur de type…

« Tu habites vraiment là ? »

Elle ne put même pas garder son ton gentil. En plus, ce mec gardait la photo du gardien du Nuage de la Varia sur le dessus de son lit. Elle se demandait si ce type le savait. Elle le plaignait.

« Bon. On baiz ? ^^»

Avait-elle bien entendu ce que ce… truc venait de dire ? En même temps elle l’avait chercher à le chauffer comme ça mais plus rentre dedans y a pas.

« Non. »

La réponse fut rapide et claire. Mais elle n’avait pas oublier son objectif premier et ne comptait pas lâcher l’affaire de suite. Elle se reprit donc rapidement pour pas tout gâcher.

« Il fait un peu froid ici et ça n’a pas l’air confortable. N’y aurait-il pas une chambre vide dans le Manoir ? Il doit être assez grand non ? »

Elle dit d’un ton plutôt coquin.

« Tu ne préférerais pas avoir ta première fois dans une beau lit en baldaquin dans une majestueuse chambre du manoir ? En plus on devrait le faire en cachette des autres, ce serait bien plus excitant non ? »

Elle lui prit à son tour la main et le força à sortir de cette porcherie…

« Non.
Le mot de toute une vie.
Non.
Le mot qui clôt toutes mes envies »
Levi-A-Than, Poèmes et Histoires de ma vie, Éditions des Petits Hommes.

Elle refuse ta proposition. Avec courage, tu retiens ta tristesse. Comme d’habitude, tu te fais rejeter. Désolation. Déception. Dégoût de toi-même. Tout se mélange au fond de tes tripes. Mais tu es un garçon fort, tu as du courage à revendre, c’est ta maman qui l’a dit. Et maman a toujours raison. Alors tu retiens tes larmes et la regardes d’un air fier. T’allais tenter de rattraper la situation, te justifier de façon lamentable que c’était pour rigoler, mais elle ne t’en laisse pas le temps. Elle te propose un autre plan et tu te rends compte à quel point elle te rend fou. À quel point, tu es capable des pires folies pour elle. Et surtout, tu comprends enfin que, finalement, chez les femmes, un non équivaut à un oui. Pauvre Levi ; s’annoncent désormais de nombreux procès pour harcèlement. Mais ce n’est pas l’histoire ici.

Totalement manipulé par son comportement et sa voix de chaudasse, tu te laisses complètement avoir. Tu ne réfléchis plus (comme si tu le pouvais, de toute façon) et te laisses complètement emporté par le moindre de ses mouvements. Le contact de sa main dans la sienne te fait un peu perdre la tête et tu la suis sans broncher à l’extérieur de ton cocon de saleté. Et, sans trop que je sache comment, t’arrives à articuler deux phrases au complet : « ui, je veu fr kom tu di. Vi1 on va ds la chambr de besto ». Et tu resserres ta petite main dans la sienne, le regard complice, et l’amènes à l’étage où la chambre de Renzo n’attend que votre amour.

Victoire ! Perle entra enfin dans le Manoir de la Varia.
Satisfaite, elle ne perdit pas une seule miette de ce qu’elle y voyait et discrètement prit des photos avec son téléphone portable.

Ils montèrent donc à l’étage et Levi l’emmèna vers la chambre de son « besto » c’est-à-dire celle de Renzo. Elle en était d’autant plus satisfaite, elle trouverait sans doute plus d’informations dans la chambre de Renzo que dans la porcherie de Levi.

Ils se plantèrent donc devant la porte de ladite chambre et Perle tenta de l’ouvrir mais apparemment, le gardien du Nuage n’était pas con et avait fermé la porte à double tour.

Elle fut un peu déçue mais pas surprise. Elle se tourna donc vers Levi.

« Mince. Cette porte est fermée. On devrait trouver une autre chambre ! »

Ca l’énervait un peu car elle risquait, du coup, de se faire prendre plus rapidement par un autre membre de la Varia. Eux ne risquaient pas d’être dupe par le cinéma de la Belle. (Fallait d’ailleurs pas être un génie pour comprendre que Levi se faisait manipuler depuis le début) Elle espérait donc trouver un endroit où elle pourrait se débarrasser rapidement de la mascotte de la Varia et en profiter pour prendre toutes les infos qu’elle pouvait avant de rentrer chez elle. C’était risqué mais elle ne pouvait plus reculer maintenant !

« Boum, boum, boum ! »
Symphonie en Ré (raie) Majeur.

La porte est fermée à clef. Bien sûr, plutôt que de faire comme tout le monde et laisser tomber, tu sors ta boîte-arme. T’es comme ça Levi, un peu excessif. Et surtout, SURTOUT, bourrin. Du coup, sans préavis, tu pulvérises la porte dans un « Levi Volta » bien exécuté. Ça fait un boucan de la mort, mais ça passe limite inaperçu dans le bordel qu’abrite le château des Varia. « Lol, j8 tp for, L é cassé. On peu entreeezzzzz ! »

Et sans attendre, tu pénètres dans la chambre. C’est la première fois que tu vas aussi loin dans l’intimité de ton poto Zozo (…) et ça t’émeut quelque peu. Mais c’qui te touche le plus, c’est quand même l’absence d’une photo de toi. Tu croyais qu’il y en aurait une, même petite, mais au moins une. Ce doit être un oubli. Tu sais bien que Zozo travaille beaucoup ; il ne doit pas avoir le temps de faire développer des photos de toi. Alors, prenant à cœur de corriger cet oubli, tu sautes sur son lit et tu prends une photo de toi, la tête bien callée dans son oreiller. Et puisque la première prise fut la bonne, tu te redresses vers la jeune femme et lui fais signe de venir : « tu vi1 ? C pa un baldakin mé c bi1 kan mm. Ou sinn, on peu allé en ba, lulu a d joli robe. Si tu ve kon se déguiz, ce seré drole ^^ ».

Perle sursauta. Elle ne s’attendait pas, mais alors pas du tout, à ce que ce mec explose la porte de Renzo. Il est complètement taré. Pour la discrétion, c’était raté.

Elle entra tout de même dans la chambre en évitant les débris de la porte qui jonchaient le sol. Heureusement que le Nuage n’était pas présent.

Elle ne fit pas attention à Levi qui grimpa sur le lit pour y mettre une photo de lui et fit le tour de la chambre, jetant quelques coup d’oeil par-ci par-là. Le Nuage ne gardait pas de chose importante dans sa chambre. Il devait sans doute avoir un bureau autre part dans le manoir.

Avec le bruit qu’ils avaient fait, elle n’avait sans doute plus beaucoup de temps devant elle. Tant mieux. Elle fouilla dans la garde robe du Nuage et y trouva une cravate et deux ceinture. Ca fera l’affaire.

« Non. On est très bien ici, je trouve. »

Elle enleva le chemisier qu’elle avait mit par-dessus son maillot avant de grimper sur la moto et enleva carrément le dessus de son bikini se retrouvant torse nue. Nulle doute que voir sa poitrine, ferait un meilleure effet à Levi qu'une de ses illusions au moyen de sa flamme de brume.

« Couche toi maintenant. »

Ni une, ni deux, elle grimpa sur le lit et força la brute à se coucher en l’embrassant à nouveau et en se mettant à califourchon sur lui. Brrr. Courage Perle !

Elle le déshabilla mais lui laissa quand même son caleçon (pas folle la meuf) et avant que le gaillard, ne puisse la prendre de nouveau dans ses bras et lui écraser une côte de plus, elle susurra à son oreille en frottant de nouveau sa cuisse contre son entrejambe :

« Moi ce que j’aime le plus, c’est le bondage. »

Elle sortit la ceinture.

« J’imagine que ça ne te dérange pas que je t’attache au lit, n’est-ce pas ? »

Elle n’attendit même pas la réponse et attacha le gros lourdaud au lit de Renzo tout en continuant à l’embrasser. Dans un dernier baiser, elle prit la cravate et bâillonna la Foudre avec.

Il n’a pas le temps de s’imaginer avec les robes de Lussuria que le jeune homme se trouve plaqué sur le lit par la jeune femme. Et, surtout, pour la première fois de sa vie, ses yeux rencontrent les formes d’une poitrine bien dessinée. Une vraie, une parfaite, pas une de celles qui ont été refaites et photographiées dans un magazine peu recommandable. Alors forcément, il oublie vite les robes de Lussuria. Complètement ensorcelé, il oublie de refermer sa tronche de merlan frit, tout comme il oublie ensuite de profiter des baisers passionnés de la jolie blonde. Et puis il se reprend finalement et se rappelle que s’il ne veut pas tourner de l’œil et ne rien louper de ce bonheur inespéré, il doit respirer. Alors c’est ce qu’il fait et perd un peu le cours de ce que la jeune femme fait sur son corps. Il ne comprend plus non plus ce qu’elle lui dit, demande ou affirme, il a l’esprit bien trop loin pour se concentrer sur des questions de vocabulaire. Il préfère la laisser prendre les devants. De toute manière, ce n’est pas lui qui va se lancer en hors-piste et improviser des caresses qu’il n’a jamais reçu ou donné. Alors, il se contente de subir et trouve ça plutôt agréable. Du moins, jusqu’à ce qu’elle lui fourre un truc dans la bouche. Son esprit lui souffle alors que la situation n’est peut-être pas vraiment normale. Qu’en théorie, ce n’est pas lui qui devrait subir ça. Mais après, c’est peut-être lui qui n’a rien compris. Peut-être que c’est normal. Qui sait ; en tout cas, pas lui. Alors il la laisse serrer -très- fort ses liens et la regarde, avec un regard amoureux. Ou malsain. Ça dépend du point de vue. N’empêche que désormais réduit au silence, il se dandine tel un ver, sur son petit lit, comme pour signaler à la jeune femme son envie d’être serré. Et, un peu lamentablement, il bafouille un : « mnuuuunmnnuunuununrrrmrur » derrière le bâillon. Son câlin, il le veut vraiment. Il a suffisamment attendu. Il est tant que justice soit rendue.

Perle s’assura une dernière fois que les liens de Levi étaient bien attaché puis elle lui retira son anneau de la foudre et sortit du lit. Elle ramassa la boîte arme de Levi qui traînait par terre.

Sans un regard vers la Foudre, elle fit le tour du lit, se dirigea vers la fenêtre de la chambre et l’ouvrit avant de balancer l’anneau et la boîte à l’extérieur. Elle ne voulait pas être poursuivie par une raie électrique et elle n’oubliait pas que la Varia était du côté des Vongola donc elle ne voyait pas l’intérêt de lui piquer son anneau ou sa boîte.

Elle sortit son propre anneau et à l’aide d’une flamme de la brume et sa veuve noire, elle fit apparaître une illusion de porte réparée, les débris disparaissant sous l’effet de l’illusion. Ca lui laisserait plus de temps comme ça.

Ensuite, la jeune informatrice se rhabilla, prit ses affaires, attrapa les clés de la Harley de Levi, fouilla une dernière fois la chambre mais n’y trouva rien d’intéressant et sortit sans oublier de faire un petit signe de la main accompagnée d’un bisou volant et d’un « Bye bye mon chou ~ » à Levi toujours attaché au lit.

Elle fit le tour du manoir et prit quelques photos. Elle ne rencontra pas grand monde et put éviter ceux qu’elle rencontra sur son passage. Elle comprit très vite qu’une explosion dans ce bâtiment était chose courante car personne ne semblait s’en soucier. Tant mieux.

Elle termina rapidement son repérage, contente d’elle et, reprit le casque que Levi lui avait passé, laissant celui de la Foudre sur le bord du chemin et grimpa sur la Harley avant de quitter le Manoir.

Elle n’avait pas pu rentrer dans les bureaux et trouver des informations vraiment utiles mais maintenant elle savait comment était le manoir et où dormaient la plupart des gardiens. C’était déjà assez. Elle ne savait pas encore ce qu’elle ferait de ses informations mais c’était déjà ça de pris.

Et elle avait gagner une moto. Ca, c’était vraiment cool.

Elle rentra donc chez elle plutôt contente. Prit une trèèèès longue douche et se fit trois fois un bain de bouche avant d’aller dormir.

Il a dû merder quelque part. C’est certain puisque, plutôt que de recevoir un câlin, la jeune femme lui ôte son anneau. Il cherche à protester, alors il remue le bassin, comme si la faire rebondir sur ses hanches allait lui apporter le câlin tant attendu. Au final, il ressemble plus à un poisson hors de l’eau qu’à autre chose. Pas étonnant qu'elle ne s'intéresse pas davantage à lui après ça. Faut dire qu'elle a dû se taper suffisamment sa tronche pour le reste de sa ~~journée~~ vie. Tronche de cake qui ne s'arrange pas lorsqu’il aperçoit sa copine balancer sa boîte-arme par la fenêtre. Pour le coup, cela a le mérite de lui faire réaliser qu’elle n’agit vraiment pas comme il faudrait. En même temps, Levi, si tu avais été un poil plus attentif, t’aurais vite grillé qu’aucun de ses comportements n’était normal. J'veux dire. T'as vu ta gueule ?

La pression dans ton bassin s’allège d’un coup, lorsque la jolie blonde sort un anneau et une boîte-arme. Plus étonné qu’apeuré, il écarquille les yeux, plus inquiet pour ses bijoux de famille que pour sa propre vie. Quoi, ne me dit pas que c’est une cinglée avec des trips bizarres ? Avec une araignée en plus ? Sur qui il est tombé, encore ? Craignant les plans et les envies bien crados’ que pourrait avoir la jeune femme, le garçon referme ses jambes. C’est fou à quel point, d’un instant à l’autre, tout peut changer : comment l’on peut désirer, puis craindre une personne.

Bien trop idiot pour continuer cette pensée, presque philosophique, le garçon essaie de prononcer une phrase, un petit truc pour faire comprendre à la jeune femme qu’il est pas vraiment chaud pour continuer. Genre, pas du tout. Le : « ggnmuimunioiungi ! » qui en sortit sembla, par chance, dissuader la jeune femme. Voilà qu’elle se rhabille, reprend ses affaires et fait mine de partir. Malheureusement, encore handicapé par la cravate dans sa bouche, il ne peut pas lui faire comprendre que c’est bon, elle peut rester, mais que bon, l’araignée, c’est un peu trop. Surtout pour une première fois, quoi. Malheureusement, elle est déjà partie et lui, il reste comme un con, attaché au lit de Renzo. Crotte de bique. Où a-t-il foiré, cette fois ?

Heureusement pour toi, Levi, tu vas avoir tout le temps d’y réfléchir. Tu risques de rester un bon moment dans cette position.

Dire que la journée de Xanxus était morne ? Quelque peu. Squalo était en mission, Belphegor avait disparu du manoir depuis quelques jours...en soit, sans ses deux-là, les lieux étaient plutôt agréable, mais clairement d'un ennui à toute épreuve.

Calé donc dans son fauteuil, Bester posé à ses cotés, piquant un somme profond, notre boss n'avait pas eu du tout l'intention de voir quelqu'un du manoir agiter cette journée d'un calme Olympien. Alors lorsque Renzo rappliqua dans son bureau, l'air un peu...il ne saurait le dire, renfrogné (?) il ouvrit un oeil non sans mal face à l'ordinateur que son gardien tenait entre ses mains.

Se redressant, cherchant à lire ce qui l’amenait, lorsque l'écran fut allumé, notre boss pu enfin poser un nom sur ce qui posait problème. Levi. Et...

« Une meuf ? »

Oui c'était le premier sentiment de Xanxus. Rien à secouer qu'elle soit espionne ou quoi que ce soit d'autre, la simple idée de voir Levi avec une femme lui était juste clairement impensable. Voir même complètement weird. Calé dans son fauteuil, comprenant tout de même ou son gardien du nuage voulait en venir, il laissa ce dernier s'installer à ses côtés, bien que debout et sans écraser le ligre, afin de voir la suite des événements. Et quels événements !!!

Xanxus n'en croyait pas ses yeux. Bon, si certes, voir la tête du nuage face à la porte de sa chambre défoncé était à rire, voir à présent Levi se faire bâillonner était à mourir de rire ! Et ce qui ressemblait à un rire en premier temps chez notre boss, parti alors en éclat de rire incontrôlé.

« Pfgrrr...AAhahah AHAHAHAHA AHAH AHAHAH AHAAAHAH MERDE ! LEVI QUOI ! AHAHAHAHAHAHA [...] »

Son rire partait tellement en crise que Bester lui-même avait décidé de quitter la pièce pour aller se planquer dans la salle de bain, sur le tapis de cette dernière, loin de la gausse royale de son propriétaire...

Et si dans le fond, Xanxus ne pouvait pas s'empêcher de rire, l'idée qu'une demoiselle vienne fouiller au château ne lui plaisait pas pour autant. Mais ce n'était pas comme si la Varia elle-même avait des choses à cacher...pas au sein même de leur lieu de vie. Trop de chose explosait, il n'y avait donc rien de valeur. Toute la paperasse même, une fois faite, était envoyée au Manoir Vongola pour les archives. Ici, seuls les secrets de chaque usager était quelque chose de rare...et c'est aussi et surtout pour cela, qu'il ne balança pas son ligre aux fesses de la jolie blonde. Non, mais guetter à nouveau la caméra et voir son gardien de la foudre ainsi...mon dieu non, il ne s'en remettrait jamais.

« Et il a cru qu'il avait une touche ! LE CON ! AHAHAHAHA [...] »

Et je vous en passe bien des détails, un Xanxus heureux n'est pas à contrarier !

Le temps d'une trempette.

ft. Xanxus

Aujourd'hui, Renzo avait décidé de s'entretenir avec le jardinier. Pour un problème récurant. Il aurait bien étayé le sujet, mais avant de croiser le type en question, le gardien du nuage eut une horrifiante surprise. Il aperçut Levi et... ce qui semblait être une meuf. Il ne faisait aucun doute que c'était une demoiselle. Ce qui détonnait, c'est principalement l'association des deux personnes. Depuis quand cet idiot de Levi ramenait-il des inconnus chez eux ? Et puis surtout, depuis quand il les conduit dans les écuries ?!

Rebroussant chemin, Renzo se rendit dans la salle de surveillance. Il devait surveiller ça de plus près. Quand il les vit bouger, le nuage jugea plus sage de montrer ça à son boss. Parce que franchement, Levi et une meuf quoi...

Ni une ni deux, il emporta un des pc portables avant de se rendre dans le bureau de son patron. Frapper et entrer ne lui prit que quelques secondes. Et si Xanxus venait à lui gueuler dessus, tant pis. Ça ne durera de toute façon pas très longtemps. Il prit la liberté de poser le portable sur le bureau de ce dernier avant de se placer derrière lui pour regarder lui aussi la suite de cette vaste blague.

Voir que son boss réagissait sensiblement comme lui le rassura quelque peu. « Oui une meuf. » Parce qu'elle ne ressemble en rien à un travesti. Donc ce ne peut être qu'une femme. Avec de vrais attributs féminins. Ce qui ne colle définitivement pas avec Levi. Cet idiot de la foudre complètement grillé. Encore, ce serait sa mère qui l'accompagnerait, il pourrait éventuellement comprendre. Mais là... Grosse interrogation. Énorme incompréhension.

Ils ne furent pas déçus de constater que la connerie de Levi n'avait pas de limite. Renzo ragea intérieurement quand il vit la porte de sa chambre défoncée. Il ne manquait plus que ça. Il allait le tuer ce putain de bouseux merdique. Il lui tapait déjà suffisamment sur le système en temps normal, mais là, c'était le pompon. Le tsunami qui faisait déborder le vase. Il voulut aller dire le fond de sa pensée à cet idiot et la blonde qui l'accompagnait. Néanmoins, un détail le retint. La suite des évènements promettait. Cependant, Renzo devait se battre entre sa conscience qui refusait de voir ce qui était en train de se dérouler dans sa pauvre chambre et l'envie d'avoir un dossier compromettant sur Levidiot. Quoiqu'il arrive, il allait changer de chambre. S'isoler dans une partie du manoir non fréquentée. Et surtout, l'isoler de toute intrusion possible.

Puis bien que ce ne soit pas dans ses habitudes, l'italien ne put s'empêcher de pouffer. Cet idiot venait vraiment de... Le rire de son boss lui confirma que oui. Levi bâillonné par une nana que personne ne connaît dans son propre lit. L'association n'allait absolument pas. Quelle honte...

Son boss ne revenant pas à lui, Renzo décida de lui laisser le portable et de faire les démarches pour s'offrir une nouvelle pièce à vivre dès maintenant. Son bureau n'étant pas touché, il pouvait encore s'y rendre. Néanmoins, il ne mettrait plus les pieds dans ce qui était désormais son ancienne chambre. Pas sans combinaison de protection chimique jetable. Et il passera toutes ses affaires en salle de décontamination.

L'italien ne prendra même pas la peine d'aller humilier un peu plus Levi. Quel idiot de croire qu'une telle nana pourrait s'intéresser à lui. Encore, il aurait un minimum de cerveau, quoique non. Même avec un minimum de cerveau, cet imbécile n'était utile que sur un champ de bataille.

Il avait presque hâte de raconter ça aux autres. Une sourire sadique s'installa sur son visage. Oh que oui, il allait se venger. À sa manière. Et pendant très longtemps.

Sujet: Re: Le temps d'une trempette [PV : Perle o/ ]

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Le temps d'une trempette [PV : Perle o/ ]

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